Deux événements importants ont jalonné l’histoire de l’école française de Prince-Ouest. Le premier est l’adoption, en 1982, de l’article 23 de la Charte canadienne des droits et libertés. Le deuxième est le jugement unanime rendu en janvier 2000 par la Cour suprême du Canada en matière de gestion scolaire en milieu minoritaire. L’établissement de l’école française de Prince-Ouest est le résultat de ces deux décisions historiques ainsi que de la persévérance de ceux et celles qui tenaient à cœur l’éducation en français.
L’article 23
En 1982, la loi constitutionnelle établit les droits scolaires des minorités francophones à l’échelle nationale. Les parents francophones en milieu minoritaire obtiennent, avec l’article 23, une garantie juridique en ce qui a trait à la langue d’instruction de leurs enfants. Cet article confirme l’engagement du Canada envers les minorités francophones.
Jugement de la Cour suprême
Le jugement de la Cour suprême du Canada renforce le droit de gestion exclusive de la minorité. Ce jugement a ouvert la voie à l’établissement dans des locaux temporaires de trois centres scolaires communautaires : celui de Rustico sud, celui de Summerside et celui de Prince-Ouest. Le centre de Summerside est maintenant devenu réalité.
À Prince-Ouest
1981: La première association a faire des démarches vers l’éducation en francais a Prince Ouest fut la SSTA. Un formulaire d’inscription prevenant de la SSTA est envoyé aux parents pour qu’ils l’envoient ensuite à la Unit One School Board. 200 noms sont recueillis mais le processus ne porte pas fruit.
1982: Plusieurs réunions de cuisine ont lieu qui aboutissent a 22 inscriptions, mais il en faut 25.
1984: La SSTA offre du financement pour des sessions prescolaires. Mme Anita Perry-Poirier fera une demi-journée a St-Louis et Tignish entre 1984 et 1989. Jusqu’à 50 enfants participant à ces sessions par jour.
1990: La SSTA met sur pied la FPIPE; association qui fera la promotion et supportera les parents. Établissement de la CSLF. Avec l’aide de la FPIPE, un comité provisoire est mis sur pied.
1996: Une étude de faisabilité commandée par ce comité et la FPIPE, conduite par la firme Landall de Moncton pour évaluer l’intéret de la communauté pour l’établissement d’un centre communautaire.
1997: Avec du financement de Resources Humaines, le comité procède à l’embauche d’une coordinatrice – Janice Daigle. Le rapport final de l’étude; les resultats sont frappants et positifs.
1998: À la suite de l’étude, le comité provisoire supporté par la FPIPE fait une demande officielle à la CSLF pour un centre scolaire-communautaire. Des pré-inscriptions sont faits par la CSLF/Contreverse: Pas les nombres voulu. Mise sur pieds du Comité pour l’éducation francaise a Prince-Ouest.
1998: Réunion publique avec nos alliés, FPIPE et CSLF. On se retrouve avec beaucoup de résistance dans la communauté. Dans l’eau chaude.
La CSLF rencontre le ministère d’éducation pour entamer les discussions avec le ministere d’éducation. Celle-ci rencontre aussi la Western School Board. Plusieurs rencontres ont lieu afin de sensibiliser plusieurs personnes.
Les réunions mensuelles du Comité pour l’éducation ont souvent lieu avec le directeur général de la CSLF et un representant de la FPIPE. La FPIPE tient sa première reunion annuelle à Tignish et presente son plan d’action qui aura des effets sur le projet du centre. Le Comité pour l’education, meme avec la controverse qu’il rencontre, cherche un local pour établir des classes de prescolaire. Madame Gloria Ellsworth est approchée et nous laissent utiliser son garage. Paraplegique… Marcelle, sa soeur, accepte avec elle.
Apres avoir passé toutes les étapes requises, on procède à l’ouverture de Centre Prescolaire Arc-en-ciel avec permi, Mme Tina Doucette, 1ere éducatrice diplomée est embauchée. 27 inscriptions, 3 classes par jour. Mme. Anita Perry-Poirier nous laisse, pour déménager à Ottawa, son mari devenant senateur. En 2004, lors de l’AGA de la SSTA, elle est honorée pour ses 14 ans d’implication.
1999: Le senateur Perry-Poirier visite le prescolaire. Le Comité pour l’éducation et élabore son plan d’action et avance. Notre prochaine étape: Une classe de maternelle. Encore une fois, on se retrouve dans l’eau chaude avec la communauté. Les parents qui nous supportent ne se sentent pas comfortable devant les pressions de la contreverse. Plusieurs de nos petits ayants-droits s’en vont en immersion. L’assimilation continue de faire ses ravages. Notre travail est une question de survie. Des réunions de cuisine (Presque faites en cachette) se continuent.
Sept 1999: Une demande formelle pour un Centre Scolaire-communautaire est envoyée à la commission scolarie par CEFPO pour nos enfants qui serons en première année en Septembre 2000.
Oct. 1999: La demande est sur le bureau du minister de l’éducation, deposée par la CSLF. CEFPO, avec le financement de la FPIPE, fait l’embauche d’une nouvelle agente de sensibilisation, Mme. Nicole Carragher. Durant tout ce temps, les pressions sont mises de la part du comité représentant la communauté et les liens avec la CSLF sont très étroits. Le comité s’assure qu’on travaille de très près.
Janvier 2000: Après des mois d’attente, le jugement de la Cour suprême, renforcissant le droit de gestion exclusive de la minorité, est annoncée. Ce jugement changera le model de gestion scolaire à travers le Canada. Les deux parents de Summerside, Mme. Costa-Petitpas et Mme. Arsenault-Cameron sont responsables pour ce grand pas en éducation francaise.
4 Avril 2000: Lors de la réunion annuelle du Comité Rev. S.-E. Perrey, M. Gabriel Arsenault, directeur-generale de la CLSF annonce officiellement que Prince-Ouest aura son école.
Juin 2000: La nouvelle est reçue avec joie. La province nous donne un projet pilot de trois ans. Des démarches sont prises pour trouves un terrain et des locaux. Le Comité demande que le Prescolaire soit sous le meme toit que le scolaire.
Juillet 2000: 4 roulottes nous arrivent le soir….. parce qu’elles sont trop laides! Après un grand travail du Ministere de Travaux publiques, on se retrouve avec un beau petit centre bien aménagé pour la 1ere année et nos trois groupes de prescolaire.
Sept 2000: Prince Ouest procède à la première journée d’instruction en français langue première en 35 ans, sous la direction de M. Herve Poirier et avec Mme. Murielle MacDonald comme enseignante. Mme. Beatrice Cailler, directrice generale de le FPIPE, est avec nous pour ce grand évènement historique.
Le directeur général de la CSLF est aussi présent pour ouvrir la porte aux élèves. Par l’entremise de la FPIPE, les services de garderie sont ajoutés à notre programme prescolaire; 30 petits sont inscrits. Le Centre pre-scolaire se prouve l’incubateur pour l’école.
Le Comité pour l’éducation dont le poste de coordination est subventionné par Patrimoine Canadien, continue de faire des pressions et sensibiliser nos politiciens et les choses avancent vite.
2001: Deux autres roulottes sont amenagées. Les plans sont changés au niveaux de la CSLF et on ajoute la 2eme à la 6eme année aux programmes scolaires. Le nombre d’étudiants triples, pour monter à 17 élèves au scolaires et 28 au prescolaire.
2002: Deux autres roulottes arrivent Durant la nuit. La CSLF ajoute une 7eme année. 32 au scolaire et 30 au prescolaire; liste d’attente: pas assez d’espace. On en est à la dernière année du projet pilote de 3 ans; Apres plusieurs réunions et démarches, le Comité recoit la nouvelle: Permanence de l’education francaise à Prince Ouest. Aussi en 2002, le Comite Rev. S.-E. Perrey procède à une restructuration. Pour des raisons financières et autres, le CEFPO n’existera plus, meme s’il reste tant de travail a faire.
2003: Les pressions se continueronts par les parents, et les gens sur place.
2004: Toujours dans nos 8 roulottes. 50 élèves au total soit 30 au prescolaire. Il y a une liste d’attente.
2005: Encore dans nos roulottes. Il n’y a plus d’espace, l’endroit est malsain et les conditions de travail sont terribles. 58 eleves don 34 au prescolaire.
18 Fev. 2005: Le province fait l’annonce de fonds pour un Centre scolaire-communautaire. Des négociations débutent pour les fonds nécessaires au niveau fédéral. Un Comite de planification est mis sur pied par la province; 2 volets, étude d’espaces existants, rapport à déposer. Vérification d’établissement existante; on nous propose la vielle école élémentaire de Tignish condamnée depuis des annees!
Dépot du rapport; le comité recommande une nouvelle construction, sans aucun commentaire.
2006: À la suite de la recommandation, la province fait l’annonce d’une nouvelle construction. Le comité de construction commence les recherche pour un terrain. Trois sont proposés. La communauté est bien ancrée à DeBlois. On procède au travail sur les plans. Les membres du Comité de construction on une grave décision à prendre au sujet du terrain. Il en coutera 40 000 dollars à la communauté pour obtenir le terrain désiré à DeBlois. On procède à l’achat du terrain. Plusieurs collectes de fonds ont eu lieu, mais je veut souligner les dons de personnes très généreuses qui nous ont fortement aidé. Mme Anita Chiasson à fait une un don de 10,000$. Une autre personne qui désire rester annonyme a fournit le dernier payment sur l’emprunt, soit 6,400$.
Sept. 2006: Travailler dans les roulottes est insupportable. En tout, entre les étudiants, les groupes prescolaires, les équipes scolaires et communautaires, il y a 113 personnes dans les roulottes chaque jour.
16 mai 2006: La construction débute !!
28 juin 2006: Le dévoilement des plans du centre est fait au Rodd Mill River Resort avec 160 personnes présentes. Le Comité n’est pas certain comment les plans seront accueillis.
Dec. 2006: Fin de la construction. Préparation du déménagement durant les fêtes. On vide les roulottes.
3 janvier 2007: Le personel disponible procède au grand dérangement!
10 janvier 2007: Première pour les étudiants. Les petits et plus grand Acadiens entrent enfin dans leur proper Centre scolaire-communautaire. Les six petits élèves originaux qui ont gradué dans le garage de Mme Ellsworth sont maintenant en 8eme année. Ils arrivent en limousine!
17 juin 2008: L’École Pierre-Chiasson décerne ses premiers diplômes de finissant à deux élèves.
Au moment de l'écriture de ce texte, il y avait 59 élèves à l’école Pierre-Chiasson de la 1ère à la 12e année.